• Les biocarburants,
    fléau ou solution d’avenir ?

     

     

    Introduction : les biocarburants de première génération

    Produire des carburants à base de plantes cultivées soulève bien des débats, j’essaierais en restant concis de voir différents points important liés aux réels impacts de ceux-ci. Car les arguments en faveur et en défaveur des biocarburants tournent premièrement autour des raisons de faire des biocarburants, ce qui est expliqué1 au Chapitre1. 1(Des tentatives d’explications).

    Et d’abord, que sont les biocarburants ? Cette question est abordée dans le chapitre 2 où est décrit ce que sont les biocarburants et la manière (majoritaire) de les fabriquer chez nous (Belgique, France, Allemagne,…).

    Les problématiques de transformations des matières premières nous amèneront au chapitre 3 de ce travail : Quels sont les impacts en termes d’énergies et de pollutions, ce chapitre basé sur des analyses de cycle de vie (ACV) tentera de répondre le plus objectivement possible aux questions concernant le bien-fondé2 de cette production 2(et des conditions pour ce faire)

    Les deux autres chapitres reviendront sur de questions laissées lors de l’ACV, ces questions restent ouvertes et sont des données à prendre en compte pour évaluer correctement les biocarburants, comme la déforestation, l’alimentation ou la bonne information des producteurs sur le sujet.

    Les points de vue sont très divers sur le sujet (et parfois très extrêmes), avec un manque évident d’information pour la population.  Les informations de qualités et objectives sur le sujet sont rares (ou difficilement accessibles). Aussi après avoir détaillé ce que sont les biocarburants et leurs aboutissants, ce projet tentera de présenter les conclusions mes recherches.

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    Chapitres 1 : Pourquoi fait-on des biocarburants

    La réponse n’est ni direct ni simple, la situation actuelle nous force à nous poser des questions sur l’avenir, nous allons donc explorer (légèrement) différents points donnant une (probable) partie de la réponse

    1) Dates d’épuisement des réserves au rythme actuel de consommation



    (Selon le Groupe One basé sur des données issues du « Sciences et Vie n°243-Juin 2008 »)

    Commentaires :

    On s’aperçoit que les échéances de l’uranium (nécessaire aux centrales nucléaires), le pétrole et le gaz verront leurs disparitions se suivre en l’espace de moins de 2 générations. Le recours au charbon qui sera encore présent à ce moment aurait quant à lui pour conséquence d’accroitre l’effet de serre.

     

    2) Deuxième défi, la croissance de la consommation énergétique

     

    Alors que la consommation des pays émergents ne cesse de croître, nous avons nous-mêmes du mal à ne pas augmenter la nôtre. Sur ces graphiques, on peut constater que la demande en énergie à triplé entre 1960 et 2000, il serait temps de freiner cette croissance exponentielle, en menant des campagnes de sensibilisation à l’URE.

     

    La consommation d’énergie en Europe de l’Ouest :
    du début de la machine à vapeur à nos jours.

     

     

    Graphique en base 1 :Le cahier de l’énergie : Roxane Keunings, Fabrice Lesceu et Leen Van Gijsel). Ce qui signifie que pour une unité consommée au 19ème siècle, on consomme aujourd’hui 15 unités.

    On peut ainsi s’apercevoir que nous avons triplé notre consommation en 40 ans, et cette tendance ne semble toujours pas se renverser.

    3) Le défi démographique

    Si la consommation énergétique augmente légèrement dans les pays développés, les pays émergents (Chine, Brésil, Inde) quant à eux connaissent une croissance exponentielle de leur consommation énergétique parallèle à leur développement économique et démographique. Par conséquent, nous retrouvons le premier défi, la raréfaction des ressources.

     

    4) Le défi énergétique

     

    La raréfaction des ressources et la demande croissante nous poussent à une réflexion sur l’URE et l’emploi des énergies renouvelables dont les biocarburants

     

    Donc certains pays cherchent à être moins dépendant des énergies fossiles, les USA et l’Europe, dans le but d’êtres moins dépendant des pays producteurs du Moyen-Orient, la Suède cherchant son indépendance énergétique. L’Europe a des objectif en terme d’énergie verte et de biocarburants qu’elle cherche de remplir (ex : 20% d’énergies vertes pour 2020,…)

     

    Il faudra donc noter que les 4 points précédant donnent une réponse assez clair et simpliste de la raison…

    « Pourquoi fait-on des biocarburants ? Pour continuer à nourrir la sacro-sainte bagnole » cette idée (exprimée par Fabrice Nicolino), est loin de l’idéal écologique souvent utilisé. Mais comme écrit dans l’introduction de ce chapitre, ce sont des parties de réponse.

    Donc :

    Dans un monde où le pétrole, ressource de plus en plus demandée et en voie de disparition, nous devons absolument trouver une (des) technologie pour remplacer celui-ci.

     

     

    5) la question environnementale

     

    Les bilans GES (gaz à effet de serre) des biocarburants (voir chapitre3)

     

    Les changements climatiques (Global warming) vont de pair avec l’effet de serre (lié aux gaz à effet de serre), les biocarburants, permettant d’émettre moins de GES que les carburants fossiles s’inscrit dans cette préoccupation actuelle…oui mais…

     

    Une question/argument revient souvent : sont-ils effectivement moins polluant ?

    Si on considère le CO2 émis par la combustion de ces plantes, celui-ci a été emmagasiné lors de la croissance de ces végétaux, et le gaz provient de l’atmosphère, donnant alors un résultat nul sur leur cycle de vie…

     

    Le bilan énergétique et le bilan GES ne sont pas des données faciles à obtenir, et leur fiabilité peut être mise en doute, car de nombreux facteurs rentrent dans ces analyses

    -Qui fait l’analyse et pour qui est-elle réalisée ?

    -A quelle échelle les bilans sont-ils réalisés ? Pour nos pays d'Europe : c’est-à-dire, produits, transformés et utilisés en Europe ou globalement?

    -Les données liées à toutes (vraiment toutes) les pollutions sont-elles prises en compte ?

    -Quelle est la pollution si on utilise une ancienne forêt ou prairie-jachère pérenne ?

    -Les différentes méthodes et techniques agricoles peuvent-elles changer la donne ?

    -…

     L’argument souvent évoqué est la diminution des émissions de gaz à effet de serre, dans de bonnes conditions, ces biocarburants (pour autant qu’on ne cherche pas à en produire de trop) représentent un bon moyen de remplacer UNE PARTIE des carburants fossiles. Mes préoccupation sur la question porte plus sur la provenance, la manière de les produire et l’objectif actuel de 5.75%.  Objectif 2010 alors que l’U.E. était à moins de 1%  (0.45%- ?- en 2002)

     

    Cependant,  je n’arrive pas à trouver d’études affirmant ou confirmant les craintes que pourraient soulever des objectifs plus poussés, des chiffres plus élevés poseraient plus de problèmes, dont plus d’importations. Ce qui, comme exprimé aux chapitres 3 et 4, ne répondent toujours pas aux objectifs écologiques. Même s’ils étaient produits en Europe, répondraient-ils aux exigences écologiques ? Car même en Europe le LUC (Land Change Use) est une donnée à prendre en compte si on veut arriver ou passer les 10%

     

    Cette idée simpliste, disant que le carbone libéré lors de l’utilisation du biocarburant a été et va être de nouveau stocké par les plantes durant leur cycle de vie est une donnée importante mais bien trop exclusive car oubliant toutes les étapes entre la plante et l’utilisation du biocarburant.

     

    Un autre intérêt du biodiesel est son (quasi) absence de toxicité et sa bonne dégradabilité contrairement au diesel (pétrole)

     

    6) les intérêts financiers

    Ceci vient en grande partie de ma lecture de « La faim, la bagnole, le blé et nous » de Fabrice Nicolino (puis de recherches vérificatives sur internet).

    Il semble évident que les entreprises agro-alimentaires, habituées aux surplus de production voient d’un bon œil ce nouveau marché, et rentable.

    Les biocarburants pourraient aussi être un débouché pour les agriculteurs et créer des emplois (dans les entreprises de transformation), de plus, ils pourraient utilisés les jachères (forcées dans le cadre de la PAC et sa réformer de 1992) car il n’y est pas interdit d’y produire des plantes à but non alimentaire.

    Mais les vrais intéressés dans cette histoire sont les précédents, avec leurs associés lobbyistes, auxquels les politiciens demandent des explications techniques et qui n’ont pas raté de souligner l’intérêt pour « le pauvre agriculteur pouvant devenir un ‘‘véritable entrepreneur’’», le fabuleux « bilan carbone zéro »,… tous les avantages des biocarburants donc ; bref passons, et remercions ces ardents défenseurs du climat
    (ou plutôt ces gagnants contre l’un des plus puissants lobby: les pétrolier, respectons quand même cette prouesse)

     Les politiciens verts eux-mêmes ont mit en avant les biocarburants avant de se rétracter on peut désormais observer majoritairement sur leur site (http://web4.ecolo.be/) qu’il n’oublie pas de signaler que « l’objectif alimentaire étant primordial par rapport aux biocarburants »…

    un engouement un peu trop rapide qu’il regrette, mais maintenant c’est dur de faire marche arrière tant les idées sont ancrées chez les gens.

    Ces lobbys, ceux-ci sont présents car les patrons de l’entreprise «X » passe dans l’entreprise « Y » qui fait vivre tel ou tel asbl (et souvent de la politique aussi). Tout le monde peut changer de métier mais il est certain que des enjeux financiers importants, plus que de hauts idéaux philanthropiques, sont mobilisés ici.


    C’est d’ailleurs en 1992 qu’est né en France l’idée d’un lobby pro-biocarburants, idée lancée par des cumulards (agriculteur – politicien – actionnaire de cabinet de lobbying – président et/ou administrateur d’entreprises telles que Pronovial, Proléa, Agropol,…) tels Jean-Claude Sabin, Christian Pierret, Philippe Adnot, Paul Granet,…

    J-C Sabin devient en 92, le président de Proléa, géant des oléagineux (donc liés aux huiles de colza et de tournesol ainsi qu’à la marque Lesieur) et deviendra aussi le président de Pronovial (une agence d’intelligence économique). Ce nom est peu connu mais c’est l’Ademe qui a testé et démontré la  «faisabilité opérationnelle » de Pronovial. Il s’agit d’un « prolongement» de Agrice, ce « groupement d’intérêt scientifique » géré par l’ADEME (organisme publique)  a pour mission d’ouvrir de nouveau marché dans les domaines de la chimie et de l’énergie (regroupant des instituts de rechercher, des ministères et des industries telles Bayer cropscience, Limagrain (OGM), le semencier Maïsadour, les tracteurs John Deere, Rhodia,…). Agrice apparait dans ce travail est cité plus tard : il fait partie des partenaires ayant aidé à faire l’ACV des Biocarburants.

    Pronovial compte comme membres : la Confédération de planteurs de betteraves, Unigrains (grand céréalier), Sofiprotéol, Bayer, l’Oréal, PSA Peugeot Citroën,…)

    Chapitre 2 : Biocarburants, que sont-ils ?

    1) Les biocarburants de première génération

    Les biocarburants sont des produits basés sur l’énergie contenue dans de la biomasse, c’est-à-dire de matière vivante, les agro-biocarburants (voie des huiles et voie des sucres) sont produits grâce à des plantes cultivées dont on retire l’énergie chimique accumulée à l’intérieur de celles-ci durant leurs processus vitaux (énergie venant du soleil par photosynthèse)

     2) Les autres biocarburants :

     

    -          Les biocarburants de deuxième génération proviennent des sucres difficiles à extraire comme la cellulose, ils peuvent provenir du bois, de déchets agricoles ou de plantes cultivées (ex : herbe à éléphant)

    -          Les biocarburants de troisième génération sont extrêmement intéressants mais ne sont encore qu’au stade de  l’étude, ceux-ci étant produits grâce à des algues photosynthétiques.

    -          Le biogaz, issus de la décomposition anaérobique de matières organiques : le méthane (CH4) est un gaz inflammable et énergétique, mais il est difficilement transportable si on le compare à des carburants liquides. Ce gaz est surtout produit en vue de production électrique et un peu pour les bus.

    3) Voie des sucres et alcools

    Il ne s’agit pas non plus d’une nouvelle invention (ex : la Ford T),  fabriqués à partir de plantes sucrières (maïs, betterave, canne à sucre,…) dont on en extrait les sucres qui en fermentant donneront de l’alcool. Après une réaction chimique d’estérification, cette substance peut être assimilé à de l’essence, Ce bioéthanol peut alors être mélangé à l’essence en raison de 20% max. sans modification du moteur1

    Extraction

    Extraction + hydrolyse de l’amidon (enzymes)

     

    4) Voie des huiles :

    En extrayant l’huile de graines de plantes oléagineuses « cultivées », telles l’huile d’arachide (utilisée par M. Diesel et M. Otto), l’huile de palme,  l’huile de tournesol, et l’huile de colza (ces deux dernières étant les principales en Europe). Celles-ci peuvent-être utilisées dans les moteur Diesel à raison de 5%1 sur les moteurs récents mais en raison des améliorations techniques de ceux-ci et des caractéristiques de fluidité et d’impureté des huiles, on ne peut augmenter le pourcentage d’huile dans le carburant sans les transformer par un procédé chimique en un composant se mélangeant « parfaitement » avec le diesel (20% maximum de biodiesel1, mais on peut fonctionner à 100% si on effectue des modifications sur le moteur) et qui ne pose donc plus aucun problème au moteur. Ce nouveau produit est appelé « biodiesel » (génériquement) ou selon les cas « ester méthylique »,  « diester» (marque commerciale),…

    Le biodiesel peut aussi être créé à partir de déchets agro-alimentaires : graisses animales, huiles de poisons, huiles et graisses provenant de restaurants,… ou même de centre d’équarrissage (cependant, vu le caractère « agronomique » de cette études cette voie ne sera pas étudiée)

     (http://www.terre-finance.fr/analyses/the-lounge/biodiesel-colza.png)

     

    5) ce qu’il faut en retenir

    Ces procédés qu’ils soient mécaniques, chimiques ou biologiques demandent un transport des marchandises depuis les points de collectes, aux différents points de transformation et ensuite jusqu’aux points de redistribution. Des frais (énergies utilisées et polluants émis) sont donc réalisés entre la récolte et l’utilisation, et ceux-ci représente une part importante dans l’ACV des biocarburants.

    1 « La production de biocarburants dans les milieux ruraux du Québec » : MAMR et CEPAF

     

       

     

    « Les biocarburants en Wallonie » ValBiom, Mars 2003 »

    Si on restreint l’étude de ce graphique, on peut voir qu’il faut autant d’énergie pour cultiver le colza que pour les transformations de celui-ci en biocarburants et que celles-ci représentent 42.5% (biodiesel) et 90%  (pour le bioéthanol) de l’énergie que fournira le biocarburant...

    Selon les chiffres de ValBiom, sans les sous-produits, la production de bioéthanol (à partir de betterave) sera très peu profitable, voir préjudiciable.

     

    6) Les deux filières principales dans nos régions

     

    En effet, de nombreuses études ont souvent des manques sur les données agronomiques liés aux cultures, des données parfois impossibles à saisir (rejet exact de N2O d’une surface agricole sont liés à de très nombreuses variables) et cela le serait d’autant plus en cas d’étude complète de toutes les sources de biocarburants. Les analyses de cycle de vie des biocarburants dans le monde entier représentent un travail plus que titanesque1.

    Restreindre le champ d’étude ACV des biocarburants est le seul moyen d’avoir des réponses tout en nous éloignant sans doute beaucoup2 de la « vrai » (des les vraies) réponse(s)

    1,2 (voir chapitre 3)

    a) le colza

     

    (http://fr.wikipedia.org/wiki/Fichier:Colza_4_mai_20h48.JPG)

    Le colza est très gourmand en azote (plus du double que ce que demanderait du blé ou le tournesol pour pousser tout en produisant la même biomasse).

    La culture absorbe énormément d'azote. La fertilisation totale du colza doit apporter entre 140 et 200 unités d'azote/ha avec des engrais chimiques ou organiques (lisier et purin notamment). Avec  les pollutions et perturbations sur les écosystèmes que cela peut, non provoque car même en ayant les meilleurs techniques agricoles, une partie des engrais sera perdue et donc rejetée dans le milieu.

    Ces quantités d’engrais3 azotés pouvant poser divers problèmes, outre la pollution des nappes phréatiques et des eaux de surface, lors de leur dégradation par les micro-organismes du sol, du protoxyde d'azote ou N2O, un GES 300 fois plus actif (en termes d’impact sur le réchauffement climatique global à quantité équivalente) que le CO2 et ayant un plus long cycle atmosphérique que celui-ci. 3(Certains engrais chimiques azotés émettent du N2O durant la fabrication)

    Si ce gaz indésirable n’a pour l'instant pas été la source majeure du réchauffement climatique, c’est parce que son taux dans l’atmosphère est resté encore faible par rapport aux taux importants (et toujours croissants) de CO2 déjà observés.

    L’avantage de cette culture est qu’elle n’abime pas structurellement le sol, et sa récolte est facile : la moissonneuse-batteuse récupère les graines et les résidus peuvent être alors utilisés comme combustible, comme engrais-amendement sur site,…

     

    Autres problèmes et solutions liés au colza

    a.   Azote

    Ces engrais mis en grosse quantité sous forme organique peuvent apporter des germes potentiellement dangereux pour le bétail et les nappes phréatiques.

    Ils peuvent ruisseler (en cas de purin ou de lisier), entrainer des nuisances olfactives, …

    Les engrais sous forme chimique demandent de l’énergie pour être produits, ils sont donc le premier intrant dans l’ACV des biocarburants (ceux-ci nécessitant une énergie fossile pour les fabriquer). Tous ces engrais ne pouvant pas être utilisés partout (certains sols trop poreux ne sont pas capable de recevoir de grande quantité d’azote, mais d’autres plantes moins demandeuses d’azote peuvent être utilisées).

     Dans le cas de pluies, les terres et matières contenant l’azote peut être entrainé dans les eaux de surface (et côtières) et provoquer de l’eutrophisation, 

    Il y a toujours une quantité d’azote percolant. Cet azote pouvant polluer une nappe et la rendre inutilisable (ex : l’absorption d’eau chargée en azote provoque le syndrome de « l’enfant bleu » (méthémoglobinémie) chez les très jeunes enfants).

     

    b.    méthodes amélioratives

    L’enfouissement des pailles (peu profondément), faire un compagnonnage avec du lupin en encore ne pas labourer le sol (éviter de relarguer du carbone stocké dans le sol) sont des techniques pour diminuer les désagréments liés à cette culture.

    b) la betterave sucrière

    La betterave est une plante sarclée, ce qui produit des risques de ruissèlement, et comme la partie utilise est sa racine, celle-ci doit être arrachée du sol avec de puissantes machines, provoquant donc après la récolte de gros problèmes de ruissellement des terres.

    Cette plante nécessite de grande attention en termes de désherbage et une grande quantité de potassium. Cette fragilité vis-à-vis de la concurrence par adventices amène à d’importantes et nombreuses pratiques de désherbage et de lutte contre les « nuisibles » : mécaniques (le sarclage) et chimiques (herbicides, insecticides, nématicides et fongicides) posant ainsi une menace sur la nature.

    a.   Ruissèlement

    Comme cette plante est sarclée et ne supporte pas la concurrence, la terre aux alentours du semis reste longtemps sans couvert végétal, ce qui la soumet au ruissèlement lors de pluie (ainsi qu’après arrachement de la racine). De grosse quantité de terres peuvent être perdue durant une rotation de betterave (plusieurs tonnes par ha) ainsi que tous ce que contenait ce sol : engrais, pesticides,…

    b.   Pollution en potassium

    Le potassium (K) reste majoritairement bloqué dans le complexe argilo-humique mais il peut être entraîné (avec les terres) par ruissèlement et celui-ci a une capacité d’eutrophisation supérieur (normalement il s’agit d’un facteur limitant) à l’azote ou le phosphore.

     

    Sources : Wikipédia (betterave sucrière, colza) ; « Phytotechnie théorie : M Robberts H.»,  « Préservation des écosystèmes : Mme Piroton S. », « Perturbations des écosystèmes : Mme Piroton S.» (Cours 2ème et 3ème bachelier en agronomie finalité gestion de l’environnement)

     

    Chapitre 3 : Que savons-nous sur le « bilan carbone »
    et le bilan énergétique des biocarburants

     

    (http://studentchronicles.wordpress.com/2009/09/15/le-triptyque-de-lecologie-meurtriere-i-les-biocarburants/)

    L’étude du cycle de vie des biocarburants et complexe, chacun des cadres roses du schéma ACV (simplifié) des biocarburants contient plusieurs sous-titres méritant de longues études (ex : production des engrais) ce qui amène, selon la manière d’effectuer les recherches et calculs, de nombreuses différences entre les recherches effectuées sur ce domaine.

    L’analyse du cycle de vie s’établit sur la notion de développement durable. C’est une méthode d’évaluation environnementale qui permet de quantifier les impacts d’un produit (bien, énergie, service, procédé) tout au long de son cycle de vie. Cette analyse démarre à l’extraction des matières premières qui composent ce produit jusqu’à son élimination en fin de vie (ici sa combustion et les pollutions émises), en passant par toutes les phases de distribution et d’utilisation. Le but est de réduire la pression d’un produit sur les ressources et l’environnement tout au long de son cycle de vie. Il faut donc effectuer 4 grandes phases :

    La définition des objectifs et du champ de l’étude (système à étudier), L’inventaire des flux qui traversent le système, L’évaluation des impacts sur l’environnement, L’interprétation des résultats.

    J’ai donc travaillé avec différentes ACV, les différences se fait par les objectifs, flux et milieu pris en compte.

     

     Sur  ces premières données provenant de  biorefinery.com, on peut comparer deux études portant sur l’économie GES effectuée par l’utilisation de biocarburant et observer que les résultats, même s’ils sont positifs, ont des écarts très importants (20-30% selon les filières). Ainsi l’étude de l’Ademe donne un gain (réduction d’émission de GES) de 61% pour l’éthanol de betterave alors l’autre ne donne que 32% (la nouvelle version de l’étude de l’Ademe effectuée en 2008 donne aussi 35%), elles donnent aussi 53% pour le colza, et l’Ademe donne encore une fois un chiffre plus important : 70%. Mais les 2 études correspondent sur un point, le biodiesel de colza permet d’économiser 65% d’énergies fossiles

    Ces dissemblance ne sont pas totalement liés à la différence d’unité de calculs (CO2 émis soit par km soit pas MJ), mais aux données prises en compte. Dès lors, il nous faudrait d’autres sources d’informations qui  confirmeraient ou infirmeraient ces données.

    Après de multiples recherches sur le web, le constat est décevant, une part importante de la documentation disponible (sur le web normal) provient de pro-biocarburant (biorefinery, ValBiom,…) ou de distributeurs d’énergie. Comme ces derniers en tirent profit, il est difficilement crédible que ces informations puissent être neutres : la documentation d’une qualité scientifique objective (car les articles accessibles sont souvent très tranchés dans un sens ou dans l’autre) fait défaut !

    1) L’analyse du cycle de vie des biocarburants local

    Sur la douzaine de textes (majoritairement scientifiques : Elsevier, Web of sciences,…) lus (articles de revues scientifiques, étude de l’ADEME, étude ValBiom, livre de journaliste,…) le constat est variable mais est toujours positif à la condition sine qua non  que ceux-ci soient produits dans un pays ayant une législation environnementale contraignante et utilisés dans celui-ci.
    Nos biocarburants utilisés et fabriqués ici en Europe répondraient aux objectifs environnementaux  
    (abordés dans ce chapitre), mais les études ayant ensuite fait la démarche de se poser la question sur ceux importés de pays moins exigeants tel le Brésil montrerait un bilan carbone nettement négatif lié à la coupe de la forêt primaire, à sa mauvaise gestion, à sa mise à blanc part le feu et par libération du carbone stocké dans le sol.

    C’est un phénomène passé en revue ou étudié dans d’autres articles, le Land Use Change (changement d’affectation des sols) provoque toujours un bilan négatif car selon les études, une forêt transformée reviendrait au bilan carbone zéro après 30, 50 à 140 (selon les études²) ceci est très variable à cause des milieux étudiés (prairie pérenne < foret caducifolié transformée et non labourée < mise à blanc par brulis en Amazonie…)

     

     

    (http://www.les-vegetaliseurs.com/article-41811-lesbiocarburants.html)

    Comme nous pouvons le voir dans ces 2 études, dont l’ancienne de l’ADEME de 2002 (qu’ils ont été obligé de recommencer vu quelques fautes : le LCU n’avait pas été correctement étudié selon leur propre aveux pour expliquer la mise en œuvre d’une deuxième étude) les biocarburants produits dans des pays ayant et respectant une législation environnementale sans LUC, permettraient d’émettre beaucoup moins de gaz à effet de serre, notons que si on devait écouter l’idée fausse que le bilan GES était zéro, l’économie serait de 100% au lieu de tourner autour de 49-55% pour le biodiesel de colza. Il faut aussi signaler un chiffre potentiellement négatif pour l’éthanol de blé (normalement à 33%) pouvant varier de -10 à 70% d’économie. Ces chiffres s’expliquent, comme dans le tableau ci-dessus par l’utilisation de carburants fossiles lors des différents stades (fabrication, transformation, transport, engrais,…)

    On peut observer que des 2 biocarburants que nous étudions, le bioéthanol est nettement moins intéressant que le biodiesel car l’éthyl-tertio-butyl-éther (ETBE) nécessite pour sa production des produits chimiques dangereux (ex : acide sulfurique) et une grande quantité d’énergie qui rend son bilan énergétique plus faible que l’extraction de l’huile.

    Selon ValBiom, les différentes études qu’ils ont lues montrent un ratio de 2-3 pour le colza (et de 1-1.4 pour le bioéthanol de betterave), c'est-à-dire que pour une unité de carburants fossile utilisée on produit 2-3 unités d’énergie renouvelable (mais ces chiffres prenant en compte des sous-produits)

     

    La nouvelle étude menée par l’Ademe (en 2008) tenait cette conclusion

    "Hors changement d’affectation des sols, la réduction du niveau d’émission de gaz à effet de serre se confirme pour l’ensemble des filières, le gain qu’elles présentent étant supérieur à l’incertitude ou à l’influence des choix méthodologiques.  Le niveau exact de réduction est plus délicat à évaluer et dépend fortement de différentes  hypothèses. Les trois paramètres pilotant ces niveaux restent le rendement agricole à l’hectare, les apports d’engrais et émission N2O afférentes), ainsi que l’intensité et les sources énergétiques du procédé de transformation".

    (http://www.enerzine.com/6/8478+les-conclusions-sur-les-performances-du-biocarburant+.html)

    2) Les biocarburants et le  Land Use Change 

     La déforestation des forêts ombrophiles tropicales ou l’utilisation de tourbière provoque un énorme relâchement de carbone stocké dans le sol et de méthane dans le cas de l’Asie du sud où des tourbières sont drainées pour planter des palmiers à huile.

    Cette déforestation déjà pointée du doigt est renforcée par notre demande de biocarburant, surtout le bioéthanol de canne à sucre venant du Brésil, renforçant encore notre empreinte sur ce milieu.

    « La fabrication de biodiesel issu d'huile de palme permet une réduction de 80 pour cent des émissions par rapport aux combustibles fossiles. Cependant, si le palmier est cultivé sur des terres arrachées à la forêt tropicale, les émissions de gaz à effet de serre peuvent être 800 % plus importantes ! Et si les terres proviennent de tourbières en forêt, les émissions peuvent alors augmenter de 2 000 pour cent ! »

    (http://www.notre-planete.info/actualites/actu_2151_bilan_emissions_CO2_biocarburants.php : 26 octobre 2009)

    Je ne chercherais pas si ces chiffres ont des vrais bases scientifiques mais une étude1 donne une période de plus de 140 ans dans le cas d’un brulis effectué sur une forêt tropicale avant que le bilan carbone retombe à zéro grâce aux émissions que les cultures sur 140ans auront permis d’éviter par rapport à l’utilisation d’énergie fossile. Ce qui est inacceptable car en plus cette terre, de forêt aura vu disparaitre tout sa biodiversité à l’avantage de la canne à sucre, du palmier à huile, de l’herbe à éléphant OGM, d’eucalyptus ou toute autre culture qui fera détruisant ce lieu.

     

    Chapitre 4 : Autres questions sur les biocarburants

     

    Nous sommes effectivement encore sous-informés, les biocarburants posent bien d’autres questions

    Quels sont les autres questions ?
    (Questions ouvertes)

    ð  Quels sont les impacts liés intra-cultural de ces plantes ?

    ð  Impacts écologique et GES

    ð  Changement d’utilisation des terres et GES

    ð  Avec le LUC, peut-on espérer un intérêt écologique

    ð  Y a-t-il des différents lors de l’utilisation de techniques et de méthodes agricoles différentes ?

    ð  Y a-t-il un raccord entre informations disponible et scientifiques ?

    ð  Les agriculteurs locaux ont-ils la sensibilité nécessaire ?

    1) Les Changement d’affectation des sols et la biodiversité en Europe et dans les pays du sud

    En Europe

    Le système des jachères anciennement utilisé pour que le sol puisse se « reposer » c'est-à-dire, refaire son stock de matières organiques (herbes et leurs racines poussant sur la jachère), minéraliser les matières,…
    il  fut abandonné grâce aux « progrès » de l’agriculture moderne (machines plus puissantes, engrais,…).

    Dans le cadre des surplus de production et de la protection de la biodiversité, des quotas de jachère ont été imposés. En France, en 2002, il y avait 1.3 millions d’hectare de jachère, l’objectif 2010 de ce pays si proche : entre 1.5 et 2 millions1 d’hectare consacrés à cette production. L’objectif biodiversité est donc mis à rude épreuve. 1(www.chambres-agriculture-picardie.fr/.../kit_peda_biomasse_complet_DC. pdf)

    Dans les pays en voie de développement

    Indonésie : record en 2007 pour le pays « détruisant le plus rapidement ses forêts primaires » elle a perdu 72% de celles-ci dans le but principal : la plantation de palmier à huile, ceci le plaçait à la troisième place des pollueurs en GES (très nombreux feux de forêt,…) après les USA et la Chine.
    Le constat est semblable au Cameroun ou au Brésil ou tous les ans des hectares sont rachetés pour produire « l’or vert ».

    2) Les biocarburants VS la faim

    Accusé de réduire à la faim les plus pauvres et/ou de l’accroissement des prix des matières agricoles, ceux-ci subissent aussi, devant parfois arrêter les usines, mais sont-ils plus victimes que coupables ?

    Chez nous ce phénomène ne nous semble pas toujours importants, mais certaines choses peuvent nous obliger à y réfléchir (comme exprimé par les caricatures ci-dessous, ne serais-ce que par le titre évocateur de leur lien) par exemple la déclaration de Chake Nuha (Paraguay 24/4/2007) des pauvres voyant les cultures vivrières partir, remplacées par des plantes pour faire du carburant. Mexique 2007, le prix de la « tortilla » (à base de farine de maïs et plat principal des pauvres) à doublé. Car nombreux sont les pays ayant connu des « émeutes de la faim » en 2007 (Pakistan, égypte, Bolivie,…)

     

    (http://www.fusina.net/news/news-Biocarburant__une_connerie_monumentale-484.html)

    Comme l’avait survolé le point sur les intérêts financiers, les écologistes et philanthropiques géants des matières agricoles ont oublié l’ancien argument « produire plus pour stopper la famine », puis « les OGM pour produire plus et arrêter les famines » car ces sojas (du paragraphe précédant) sont transgéniques ne serve à nourrir personnes, peut-être faudra t-il des OGM pour produire assez de nourriture ET de biocarburants pour contenter tout le monde, tant mieux pour eux. Mais plus étonnant c’est leur important bénéfice en 2007 qui furent largement dépassé en 2008 (http://www.grain.org/seedling/?id=598)

    « Alors certes, les biocarburants ne sont pas les seuls responsables de la hausse du prix de ces matières agricoles : la hausse du cours du pétrole, le choix politique de ne plus subsidier ces produits pour libéraliser le marché (ce fut le cas au Mexique concomitamment à l’émergence des biocarburants) et la sécheresse qui a frappé durement ces dernières années les pays producteurs, sont les autres facteurs qui expliquent la hausse. Néanmoins, le besoin exponentiel de biocarburant constitue la cause majeure de la flambée des prix, du fait de notre système d’économie de marché. » (http://studentchronicles.wordpress.com/2009/09/15/le-triptyque-de-lecologie-meurtriere-i-les-biocarburants/)

     

     (http://www.ikiru.ch/tonio/palme-africaine-en-colombie-une-source-de-conflit)

    Chapitre 5 : enquête auprès des agriculteurs

     

    Enquête : Les biocarburants, une solution d’avenir ?

     

     

     

     

     

    Localité………………………………………………………………………Courriel……………………………………………….……………

     

    Fonction exercée …………………………………………………………………………………………….… Âge ………………………..

     

    Type d’exploitation et type majoritaire de produit (éleveur laitier/viande, céréales,…)

     

    ……………………………………………………………………………………………………………………………………………………………..

     

     

    0)      Êtes-vous producteur de plantes destinées à une production énergétique ?  

     

           Si oui, de quel(s) type(s) ? ……………………………………………………………………………..

     

    Oui/non

    échelle

    1-2-3-4-5

     

    1=totalement d’accord, 2=d’accord, 3= sans opinion, 4=pas d’accord, 5=opposé à cette proposition

    1)      Avez-vous les moyens de  produire des plantes à objectif énergétique afin de les vendre à des producteurs de biocarburants, en terme de

    a.        Terrain : jachères,…

    b.      Temps

    c.       Matériel

    2)      Seriez-vous éventuellement intéressé par la production de ce genre de plantes ?

    3)      Avez-vous déjà entendu parlé de ces possibilités ?

    4)      Quelles seraient les plantes que vous pourriez utiliser dans ce contexte ?

     

    _____________________________________________

     

    5)      Pensez-vous que le bilan carbone des biocarburants est neutre et permet d’éviter d’importants rejets en comparaison aux carburants fossiles ?

    6)      Pensez-vous que le bilan GES (gaz à effet de serre tel le protoxyde d’azote et le méthane) est neutre voire positif vis-à-vis de combustibles fossiles ?

    7)      Pensez-vous que la production d’agro-biocarburants devrait s’accroître ?

    a.       Pour remplacer plus de 5% des combustibles liquides utilisés actuellement d’ici 2020 ?

    8)      Est-il vrai que les biocarburants ont un pouvoir énergétique plus faible que les carburants fossiles

     

    9)      Ce sujet fait-il partie de vos projets futurs « prioritaire » (avant biométhanisation, agrandissements,…)

    10)   Pensez-vous que des biocarburants produits avec un changement d’utilisation des terres (transformation d’une prairie pérenne, une forêt,…) respectent les « objectifs écologiques » de ceux-ci ?

     

     

    1-2-3-4-5

    1-2-3-4-5

    1-2-3-4-5

     

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    1-2-3-4-5

     

    1-2-3-4-5

     

     

    Question ouverte 1 :

    Pensez-vous produire des plantes à but énergétique ou accroître votre production  (+justifications) ?
    Cela vous serait-il possible et utile ? (diversification,…)

    _______________________________________________________________________________

     

    Question ouverte 2 :

    a)Pensez-vous qu’il faut accroître la production de biocarburants ? Pourquoi ?

    b) Quelles questions vous posez-vous sur les biocarburants ?

    _______________________________________________________________________________

    Question 3 :

    Que pensez-vous des biocarburants ?

    En avez-vous déjà entendu parler ? Et par qui ?

     

    ______________________________________________________________________________

     

    1) La démarche

     

    Ce questionnaire en 2 parties est conçu de manière suivante : les questions fermées ont pour objectifs de pousser la réflexion nécessaire aux questions ouvertes, la question 5-6, en est l’exemple. Il permet de vérifier et d’explorer les connaissances et les interrogations des exploitants agricoles de nos régions, savoir s’ils sont réellement intéressés (dans le sens ou ils ont « l’envie », un intérêt et la capacité de production) par ces cultures.

     

    Pourquoi ?

    Nous avons vu au chapitre 2 qu’une part importante des énergies utilisées et des pollutions sont dues à la partie «culture », il est donc normal de demander si les premiers intéressés : les agriculteurs, ont les informations nécessaires à la bonne production des matières premières. Le but étant de voir statistiquement  si les informations leurs ont étés transmises. Car une question subsiste : une mauvaise gestion  est possible chez nous aussi et quelles seraient les causes ? (propagande, économiques, manque d’informations,…) car un agriculteur (contrairement au préjugés) doit répondre à ses besoins économiques tout en évitant le plus de dégrader ses terres (sa source de revenus).

     

    Conclusions

     

    Les biocarburants, bien que leurs ACV semblent controversées (comme pour la plupart des ACV), montrent que dans les mesures actuelles de production et terme de quantité et de qualité (tant qu’il sont produit dans des pays ayant une forte législation environnementale) apportent en effet une solution aux défis énergétiques et climatiques grâce à une réduction de l’utilisation des carburants fossiles, il semble toutefois que leurs bilans soient négatifs si ceux-ci sont produit avec un changement d’affectation des sols (LUC) et extrêmement négatifs si les terres sont prises sur une forêt tropicale (et sans oublier la destruction de biodiversité que cela induit).

     

    Les recherches m’ont amené à réfléchir d’avantages aux sujets annexes et connexes, partant de la recherche sur le bilan GES et énergétique, j’ai du rechercher des informations agronomiques de base pour pouvoir me poser la question du protoxyde d’azote et du carbone stocké dans les sols.

    Cette dernière information m’a conduit à me poser des questions sur les sols tropicaux, le LUC et les importations de biocarburants. La complexité grandissante des informations m’a fait changer plusieurs fois d’opinion sur les biocarburants selon les conditions qui doivent s’appliquées aux suivis de l’objectif « environnemental » des biocarburants (mais ceci n’est pas le seul objectif, ce qui m’est apparu lors de ma recherche sur les producteurs).

     

    Il convient donc de dire que leurs avantages et inconvénients dépendent surtout de la méthode de production primaire des plantes destinées à cet usage non alimentaire et des points de vue.

    -Les avantages environnementaux apparaissent dans le cadre d’une fabrication limitée et locale.

    -Contrairement à annoncé, le bilan carbone (neutre) ne va pas de pairs avec le bilan GES des agro-carburants, car même s’ils sont positifs, le taux d’économie (de carburants fossiles), ne dépasse pas 65% (biodiesel de colza).

    -Sous réserve de plusieurs (nombreuses) conditions, les biocarburants s’avèrent effectivement être une partie de réponse aux préoccupations énergétiques et environnementales


     

    Bibliographie

     

    Articles obtenus sur des bases de données scientifiques (Elsevier,…)

    « Bilan énergétique et gaz à effet de serre : perspectives agricoles » ; Raymond REAU (Cétiom,

    INRA UMR Agronomie) OCL VOL. 13 N° 2-3 (MARS-JUIN 2006)

    -“Biofuels, Land Use Change, and Greenhouse Gas Emissions: Some Unexplored Variables”; Hyung Taekim, Seungdo Kim and Brucee Dale;  Environ. Sci. Technol. (2009), 43, 961–967

    -“Exergetic evaluation of the renewability of a biofuels”; Richard Berthiaume, Christian Bouchard, Marc A. Rosen; Exergy Int. J. 1(4) (2001) 256–268

    -“Greenhouse gas footprints of different biofuel production systems”; Ric Hoefnagels , Edward Smeets, André Faaij; Renewable and Sustainable Energy Reviews 14 (2010) 1661–1694

    -“Life cycle assessment of biofuels: Energy and greenhouse gas balances”; E. Gnansounou, A. Dauriat, J. Villegas, L. Panichelli; Bioresource Technology 100 (2009) 4919–4930

    -“Resource use efficiency and environmental performance

    of nine major biofuel crops, processed by first-generation conversion techniques’’ ; Sander C. de Vries, Gerrie W.J. van de Ven, Martin K. van Ittersum, Ken E. Giller ; biomass and bioenergy34 (2010) 588–601

     

    Livres

     

    -« La faim, la bagnole, le blé et nous » ; Fabrice Nicolino ; Fayard (2007)

     

    Autres

     

    Bilan des émissions de CO2 issues des biocarburants : une réponse complexe au cas par cas » ;Christophe Magdelaine/notre-planete.info; http://www.notre-planete.info/actualites/actu_2151_bilan_emissions_CO2_biocarburants.php (26 octobre 2009)

     Biocarburants : avantages et inconvénients » ; ? ; www.Economiesolidaire.com  (3 mai 2010)

    -« J’entreprends@school : guide de l’animateur » ; Groupe One ; publié par l’agence de stimulation économique (2009)

    -« La production de biocarburants dans les milieux ruraux du Québec » ; Luce Bergeron, Guy Langlais, Frédéric Lebel et André Vézina (CEPAF) ; (mai 2007)

    -« Le cahier de l’énergie » ; Roxane Keunings (IBGE), Fabrice Lesceu (asbl Coren) et Leen Van Gijsel (Green Belgium) ; ?; (2008)

    -«Le commerce de la faim : les grandes entreprises persistent et signent » ; ? (grain.org);http://www.grain.org/seedling/?id=598 (1 mai 2009)

    Les biocarburants souffrent d'un bilan plus que mitigé au niveau environnemental » ; Christophe Magdelaine/notre-planete.info ;  http://www.notre-planete.info/actualites/actu_2347_biocarburants_bilan_environnement.php (15 avril 2010)

    -« Les biocarburants rattrapés par l’inflation des matières premières agricoles » ; Dominique Baillard ; www.legrandsoir.info (9 octobre 2007)

     

    -« Le Triptyque de l’Ecologie Meurtrière (I) Les Biocarburants » ; Yvan L ;http://studentchronicles.wordpress.com/2009/09/15/le-triptyque-de-lecologie-meurtriere-i-les-biocarburants/ (15 septembre 2009)


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  • Création d'une présentation sur les économies pour un public constitué d'analphabètes et de primo-arrivants.

     

     

     

     

     

     

    Résumé

     

    L’Utilisation Rationnelle de l’Energie (URE) est une démarche qui consiste à appliquer des moyens pour consommer moins d’énergie tout en conservant le même niveau de confort.

    Durant ce travail, j’ai succinctement expliqué quels sont les différentes implications de l’URE, les thématiques que ce concept réunit et ses aboutissants. Le sujet étant extrêmement vaste, j’ai entrepris de rester bref dans cette partie afin d’expliquer de façon globale les différents intérêts de l’URE et aussi ceux qui touchent les participants aux animations.

    Je me suis attelé dans la suite à relater la construction et le contenu d’une animation dont le thème est l’URE. Celle-ci ayant été créée afin de sensibiliser un public composé de personnes analphabètes et de primo-arrivants.

     

    Mots clés

    Utilisation Rationnelle de l’Energie ou URE

    Économie d’énergie

    Animation

    Sensibilisation

    Environnement

    Écologisme

     

     

     

     

     

       Je souhaiterais tout d’abord remercier monsieur Julien Galland
    et mademoiselle Isabelle Noirot de m’avoir accueilli au sein de l’asbl Revert et pour le temps qu’ils m’ont consacré.

     

       Je remercie également l’ensemble du personnel de l’ancien « Espace 28 » où l’asbl Revert était installée.

     

       Merci à madame Marianne Dawirs pour avoir supervisé mon travail et pour ses conseils dans la rédaction de mon TFE.

     

       Merci également à tous ceux qui par leurs conseils ont participés à l’aboutissement de mon support d’animation et/ou de ce travail

     « Nous n’héritons pas la Terre de nos ancêtres, nous l’empruntons à nos enfants »

    Antoine de Saint-Exupéry

     

    « Il ne sert à rien à l’homme de prendre la lune s’il vient à perdre la Terre» 
    François Mauriac

     


     

    Introduction

    Actuellement, nous entendons de plus en plus en plus souvent parler de l’Utilisation Rationnelle de l’énergie (URE).

    L’URE c’est satisfaire ses besoins en ayant recours au minimum d’énergie, soit en avoir une gestion en bon « père de famille ». Elle comporte plusieurs aspects et recouvre plusieurs démarches. Ici, nous nous intéresserons au niveau domestique.

    Ces démarches sont basées sur des changements de comportements ou des aménagements plus responsables, elles auront des implications dans divers domaines.

     

    L’économie et le social

    Tout d’abord des économies substantielles pour celui qui applique ces méthodes.
    Elles sont difficiles à chiffrer, cependant on peut estimer qu’un ménage sensibilisé consomme 40% d’énergie en moins (électricité et chauffage). Certains organismes comme le SPIE2 évaluent une économie annuelle allant de 700 à 1400 €.
    Ces implications touchent aussi la collectivité en entraînant une moins grande demande en énergie pour une même efficacité, surtout dans notre pays qui est particulièrement dépendant énergétiquement car  nos sources d’énergies principales sont l’uranium, le pétrole et le gaz et qu’ils ne sont pas disponibles sur notre territoire (voir chapitre 5).

    Pour lutter contre l’endettement, surtout auprès du public cible (la demande des CPAS étant un outil de sensibilisation pour le public des primo-arrivants et des analphabètes). Et cela signifie la mise en disponibilité de cet argent pour d’autres postes de dépenses.

    Les économies ainsi réalisées pourront être utilisées pour des investissements à plus long terme comme l’isolation, des panneaux solaires, une chaudière à condensation, … et stimuler ces secteurs d’activité économique.

    Il faut aussi constater que les ressources (uranium et énergies fossiles) ne sont pas illimitées, que la demande est croissante, donc certaines personnes risquent  de ne plus y avoir accès…. En effet, cela ne concerne pas que les pays les plus pauvres mais aussi les plus pauvres de nos pays. L’instauration de « chèques mazout » prouve que l’accès aux énergies est déjà problématique.

     

     

     

     

     

    L’environnement et la santé

    Pour le public cible, le principal intérêt de l’URE est d’ordre financier. Toutefois, le respect de l’environnement est un incitant qu’il ne faut point omettre :

    -         que se soit en vue de protéger l’environnement, la santé et les générations futures en utilisant moins d’énergies fossiles, en réduisant sa consommation d’énergie afin de limiter notre dépendance à l’énergie nucléaire (comme prévu dans le programme de sortie du nucléaire du gouvernement) et en limitant la production de déchets.

    -         les énergies fossiles provoquent diverses pollutions dont les émissions de CO2entraînant des « modifications climatiques mondiales »

    -         il faut éviter de gaspiller et de polluer l’eau.

    L’utilisation des énergies fossiles, certes souvent moins onéreuses ou plus faciles d’emploi provoquent des pollutions et une accumulation de déchets dont les organismes vivants pâtissent, y compris l’Homme…

    L’URE a donc un important rôle à jouer dans le développement durable grâce à son grand potentiel de sensibilisation et de réduction de consommation de ressources (y compris l’eau).

    Effectivement l’URE s’appuie bien sur les 3 piliers du développement durable qui sont le social, l’économique et l’environnement (voir Chapitre 5)

    Je commence par expliquer ce qu’est l’URE (voir aussi partie pratique chapitre 11), ensuite l’URE sera envisagée selon différents points de vue : énergie –économie et enfin l’intérêt social de ce genre de sensibilisation.

     

    -------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------

     

    Chapitre 1 :L’asbl Revert

      Revert vert

    L’asbl Revert a été créée à Verviers en 2002, en vue de développer des actions concrètes dans le domaine de la protection de l’environnement.

     

    Elle a été fondée à l’initiative du MOC (Mouvement Ouvrier Chrétien) de Verviers, mais elle garde une indépendance (philosophique et économique) et est subsidiée par la Région Wallonne.

     

    A l’origine, l’un des projets de l’asbl était la mise en place d’un système de recyclage des déchets « verts » mais il fut abandonné car trop complexe à mettre en œuvre.

    Elle comportait une filière « Revert Bois », monsieur Nicolas Caeymaex qui faisait alors partie de Revert a créé en mai 2008, une coopérative dans un cadre d’économie sociale.

     

     

     

     Chapitre 2 :Qu’est-ce que l’utilisation Rationnelle de l’énergie ?

    Comme le dit la sagesse populaire : « Tout le monde aimerait avoir l’énergie la moins chère possible, et la meilleure est celle que l’on ne consomme pas »

    1. Introduction

    1.1  Une histoire de bonne gestion

    L’URE est plutôt difficile à définir de prime abord, pourtant tout est dans l’intitulé.
    La meilleure façon est de l’expliquer sur une base raisonnée avec des exemples à appliquer. Ces actions et gestes au quotidien qui feront de vous un « éco-citoyen » (soucieux et respectueux de l’environnement). L’URE vise donc à moins et/ou mieux consommer les énergies dont nous avons besoin tout en gardant un « même niveau de confort »

    Après les quelques exemples très concrets de ce chapitre, nous pourrons mieux entrevoir quels sont les intérêts des économies d’énergies. Et les implications se déclineront en plusieurs chapitres.

     

    Ceux-ci se basent sur les trois piliers

     

    1) Un questionnement d’un point de vue environnemental sur la consommation des ressources (énergies, eau, gestion des déchets)

     

    2) Une tentative de réponse chiffrée sur le potentiel de l’URE

     

    3) En quoi l’Ure s’englobe dans le Développement Durable

     

    4) Une recherche sur le public cible, et son intérêt économico-social

    La gestion en « bon père de famille » voudrait que tant que les moyens techniques et technologiques soient accessibles et abordables, tout soit mis en œuvre à l’importante condition que les « gestes » de l’URE ne dévalorisent pas son avoir (rentable).

     

     

     

     

     

    1.2 Quels sont les postes d’action ?

    Ces différents points sont interconnectés mais par un souci de les rendre théoriquement abordables, essayons de les approcher de façon différenciée.

    Des petits exemples sont insérés de manière à illustrer du mieux possible ces catégories, en se basant sur des activités du quotidien

    Nous nous intéresserons aux deux premiers des trois piliers de la démarche négaWatt « mieux consommer au lieu de produire plus »

      negawatt

    (Fig. source : NégaWatt asbl)

    1) La sobriété

     

    La sobriété énergétique consiste à supprimer les gaspillages absurdes et coûteux en répondant à nos besoins de manière maîtrisée, équitable, sobre et responsable

    Elle n’est pas le synonyme de rationnement ou d’austérité mais se basant en grande partie sur les dépenses qui pourraient être évitées.

     

    a)   Éviter les dépenses inutiles

    On peut définir ceci comme étant l’énergie perdue car celle-ci, comparativement aux moyens techniques abordables, est loin d’être productive.

    Cette énergie ne fournit aucun travail et n’apporte aucun confort, par exemple :

    - Une ampoule « classique » produit plus d’énergie thermique que lumineuse (jusqu’à 75%))

    - Les « veilleuses » (TV, lecteur DVD, cafetière, etc.) consomment entre 4 et 10 Wh ce qui peut coûter de 10 à 25€ par an et par veilleuse.

    - Une fuite d’eau d’un robinet qui goutte (60 €/an) ou d’une chasse qui fuit (400 €/an) (source : SPIE2)

     

    b)  L’utilisation responsable des ressources.

    Il s’agit d’efforts peu difficiles ou peu contraignants.
    Pourquoi utiliser de l’eau potable pour laver une voiture ou arroser des plantes ?

    Ce n’est pas parce que ces ressources sont facilement accessibles aujourd’hui qu’on peut compromettre leur accès aux générations futures.

     

    Quelques gestes qui entrent dans cette logique :

    - Sécher son linge naturellement plutôt qu’au sèche-linge (un sèche-linge consomme 500 à 1000 kWh par an, mais on peut raisonner en utilisation 0.6 €/cycle))

      (Source 1 SPIE², source 2 document Revert « consommation électrique »

    - Récupérer l’eau de pluie (pour le jardin)

    - Mettre un couvercle sur une casserole lors de la cuisson permet de diminuer de plus de 25 % le temps de cuisson, si on cuisine à l’électricité : environ 30 € /an d’économie

    - Mettre un pull et baisser le  chauffage de 1 °C permet d’économiser environ 7 % de la facture de chauffage, le poste énergétique le plus important dans un ménage. (Il est d’environ 60 % mais dépend d’énormément de données, l’IBGE donne 55 % pour Bruxelles. Cela représente aussi 75% de la consommation énergétique d’un ménage wallon selon La SPIE²)

     

    2)  L’efficacité (efficience)

     

    L’efficacité consiste à réduire le plus possible les pertes par rapport à la ressource utilisée et augmenter le rendement de son utilisation (par exemple le rendement de transformation énergétique)

     

    a)   Les petits investissements

     

    Les micro-investissements, ont un faible temps de retour et sont facilement réalisables. Ce sont des moyens permettant de diminuer la consommation des énergies et de l’eau en maintenant la même efficacité.

     

    Ce sont les investissements les plus intéressants, car non seulement le public, et  sur ce point on envisage tout type de public, peut les mettre en œuvre rapidement et facilement.

     

    On peut citer :

     

    - Les mousseurs, les réducteurs de débits (prix7 €) permettant 50% d’économie sur une activité ne demandant pas un volume d’eau (douche, rinçage,…)

    - Les ampoules économiques (prix allant de 5.5 € à 12 €). (Voir page n°20)

    - Les balles de lavage (de 25 à 50 % d’économie de poudre à lessiver)

    - Le « Stop-douche » (3à 12 €) permet sur le « vieux système » (deux robinets d’eau) de bloquer l’eau à la sortie afin de ne pas avoir à chercher le « bon mélange »

     

    b)  Les investissements plus importants

    Leur temps de retour relativement long décourage souvent le public mais un des arguments utilisé parmi ceux présentés (*) est qu’ils apportent du confort immédiat et qu’ils sont très utiles

     

    *Ces investissements à longue durée (plus de trois ans) parmi lesquels :

     

    - L’isolation : elle permet de diminuer les pertes calorifiques et apporte du confort.

    - Le double vitrage

    - Des chaudières et chauffages plus performants (une moyenne de 15 % d’économie), par exemple pour obtenir de l’énergie thermique par un chauffage électrique, il y a eu 1/3 d’énergie primaire perdue (transformation, transport) avant même son utilisation (sa dernière transformation).

     

       

    3)  L’utilisation de techniques plus respectueuses de l’environnement

     

    L’URE est souvent perçue d’un point de vue économique, ses applications peuvent également avoir des répercussions dans le domaine de la santé.

     

    Sans s’atteler au difficile calcul des conséquences sur le coût des soins de santé, on peut imaginer qu’une vie plus saine apporte immanquablement une réduction globale de ses dépenses. Il est donc préférable de choisir des produits qui apportent le confort sans causer de tort à l’environnement.

     

    On peut ainsi proposer de :

    - remplacer les parfums d’intérieurs qui contiennent fréquemment des Composés Organiques Volatils (COV voir page 34), car ceux-ci peuvent provoquer des irritations,  par des huiles essentielles ou simplement par une meilleure aération de la maison.

    - utiliser des répulsifs naturels,  pour éloigner des animaux que nous considérons comme « nuisibles » en place des produits chimiques généralement nocifs pour l’homme  Par exemple, la menthe, le basilic, le clou de girofle, la lavande. D’autant que ces plantes apportent un confort visuel et olfactif

     

    2. Les objectifs de l’URE

     

    Si l’URE comporte principalement des applications économiques, elle tente aussi de conscientiser aux problèmes environnementaux et énergétiques.
    Les problèmes sont tellement connectés qu’il serait difficile de tout introduire en même temps. Les buts de l’URE se déclinent sous diverses formes :

     

    1) Diminuer la consommation d’énergie

    -         Afin de réfréner la croissance de la demande énergétique  (voir chapitre 5)

    -         Afin de diminuer les dépenses énergétiques

     

    2) Diminuer notre impact sur l’environnement

    -         Réduire l’effet de serre

    -         Limiter les pollutions de l’air et les pollutions liées à la production énergétique

     

    3). Mener une gestion durable des ressources

    -         Réduire leur gaspillage

    -         Faire en sorte de ne pas les épuiser ou du moins de gérer les stocks pour des applications utiles

     

    4) Sensibiliser les personnes et pousser à la recherche d’amélioration technologique

    -         Promouvoir des énergies plus propres

    -         Promouvoir la sobriété énergétique

    -         Contribuer à un développement durable (chapitre 5)

    -         Promouvoir, pousser à la recherche en vue d’améliorer l’efficacité énergétique

     


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  • Chapitre 3 : Le Potentiel URE

     

    La consommation des énergies fossiles pollue les écosystèmes, il y a donc un problème de santé publique… mais la présentation se base sur un autre argument…

    L’intérêt de l’URE, est de réaliser des économies substantielles en faisant la chasse au gaspi !

    « Dans le monde, la demande en énergie augmente de 1.7 à 2.1 % par an, et on estime l’augmentation de GES au niveau allant de 0.5 à 1.8 % par an jusqu’en 2030 ».

    (sources : www.mines-energie.orgwww.afh2.org/uploads/memento/Fiche2.1revisee.pdf,...

     

    La facture énergétique d’un ménage bruxellois

     

    55 % chauffage
    25 % électroménagers
    13 % eau chaude sanitaire
    5 %   cuisine
    3 %   éclairage

     

    (source : « consommation et environnement », Test-Achats, guide pratique, 2007)

    (Source initiale : IBGE-BIM)

     

    La consommation en énergie en Région Wallonne

     

    76 % Chauffage

    11 % Eau chaude sanitaire

    8 % Électroménager

    5 % Cuisine

    NB : l’électricité représente presque 50% de la facture énergétique

     

    (Economies d’énergie, document de la ligue des familles par Clément Linden)

    (Source initiale : Atlas énergie ICEDD-)

     

    1. Potentiel global

     

     

    Si la demande augmente, il faut savoir que l’amélioration (efficience) des appareils électroménagers ne compense pas leur multiplication.

     

    L’eau, l’électricité et le chauffage,… ont un coût. Et il est possible de faire des économies sur tous ces postes !

    Le plus pertinent est de savoir éviter des dépenses inutiles, si on regarde l’ensemble des « consommations inutiles » (veilles, cachées,…) cela correspond à minimum 100 €/an mais on arrive avec des publics peu sensibilisés, peu informés ou peu regardant
    à  200 €/an ! Si on compte tous les ménages (en Belgique environ 4 375 000 ménages de 2.4 personnes), cela représente un minimum de 700 000 tonnes de CO2 soit 2 300 000 000 kWh sur un an.

     

    On évalue à 20 % le potentiel de réduction de consommation électrique auprès des ménages sensibilisés et de 30% pour le chauffage et l’eau chaude sanitaire. Electrabel avance le chiffre d’une diminution de 30 % de consommation d’électricité en Belgique.

    En 2003, la DGTRE (Direction Générale des Technologies, de la Recherche et de l’Energie de la Région Wallonne) a pu déterminer grâce à une étude réalisée par l’Institut Wallon (28/10/2003) qu’un ménage wallon moyen sensibilisé à l’URE consomme 2000 kWh/an contre 3500 kWh/an pour un ménage possédant un compteur unique et jusqu’ à 4800 kWh/an pour un ménage ayant un compteur bi-horaire.

     

    On voit donc que l’URE présente un très grand potentiel en matière de réduction de la consommation d’énergies fossiles. D’ailleurs dans le secteur tertiaire, le plan Wallon pour la Maîtrise Durable de l’énergie (MDE) y attribue 2/3 du potentiel wallon de réduction d’émission de CO2 (http://energie.wallonie.be).

     

    Dans la réduction des émissions des gaz à effet de serre, l’URE à un rôle très important à jouer. En effet, en Belgique les responsables sont dans l’ordre : les industries, « les ménages et commerces » (21%) et les producteurs d’énergies (20%). Ce qui inclut majoritairement pour ces deux derniers, la production d’électricité et le chauffage.

     

      Origines des GES

    (données graphiques: guide de l’exposition : CO2 Expo C’est notre Terre 2)

    Le grand avantage est que d’un point de vue purement individuel, l’URE est intéressante pour tout qui veut éviter de gaspiller son argent. Il est extrêmement difficile de bien quantifier les effets de tel ou tel conseil, car divers éléments entrent en interaction : le moyen technique employé, l’utilisation faite, les besoins du moment, …

    Alors durée de vie, consommation, économie (€), pollution, efficacité, efficience, à quels éléments accorder la priorité?

     

    « La rentabilité économique des investissements économiseurs d'énergie est le premier critère qui doit être pris en compte. Dans le contexte énergétique les préoccupations environnementales et économiques sont convergentes. En effet, chaque euro investi dans un projet dont le temps de retour sur investissement est de par exemple 2 ans permet d'éviter 4 fois plus d'émission de CO2 qu'un euro investi dans un projet dont le temps de retour est de 8 ans »(http://energie.wallonie.be/fr/ure-ou-energies-renouvelables.html?IDC=6160).

     

     

    2. Exemples de micro-investissements

     

    Faisons un petit calcul empirique, à partir de modèles standards

     

    Ampoule classique

    économique

    Spot LED

    Durée de vie,

    1500 h ≈ 2ans

    8000 h ≈10ans

    20000 h ≈ 25 ans

    Consommation

    60 watts

    15 watts

    3 watts

    Pour la même efficience (lumens)

    1 * 60 watts

    1 * 15 watts

    2 * 3watts

    Prix unitaire

    1 

    6.5 

    14 

    Cout d’utilisation par heure*

    0.18 * 0.06 =

    0.0108 €

    0.18 * 0.015 =

    0.0027 €

    0.18 * 0.003  = 0.0054 € (pour une)

    Sur un an 2h/j

    7.88 

    1.97 

    0.39 € (0.79€)

    Total (fonctionnement+ achat des ampoules) sur 10 ans

    84 €

    26.25 €

    19.10€
     (2 ampoules)

    Total sur 25 ans (achat d’ampoules + fonctionnement

    197+13*1 ≈ 210 €

    49.25 2.5 * 6.5≈ 65.50 €

    9.9 14 ≈ 23.9 € pour la même luminosité = 47.7€

    Retour d’investissement

    classique

    Moins de 1,5 an

    2 ans

    Économique

     

    5 ans

    Même luminosité (classique)

     

    Moins de 4 ans

    Même luminosité (fluo-compacte)

     

    Non rentable (15ans)

     

    *en admettant que le prix du kWh en horaire plein (de jour) est de 0.18 € et qu’il ne va pas augmenter ces prochaines années.

    Conclusion :

    La comparaison  est aisée, il nous est permis d’espérer au moins 50 € d’économie sur la durée de vie d’une ampoule fluo-compacte. Ce type d’ampoule est donc rentabilisé sur 1,5 an.

    Les LED sont très avantageuses pour les lieux longtemps allumés. A l’heure où ce texte est écrit les LED dont il est question servent surtout aux couloirs car leur capacité lumineuse est moitié moindre qu’une ampoule classique. Bien sûr, il existe des LED performantes et puissantes mais leur prix est encore trop élevé, elles sont achetées par des bureaux ou des industries qui ont leur intérêt dans la longévité (normalement 20 ans)  Les entreprises évitent ainsi le coût du personnel occupé à effectuer les remplacements d’ampoules et les coûts d’inactivité des employés concernés par cet éclairage. De plus, ne pouvant exploser comme les ampoules à incandescence et les fluo-compactes, on évite les bris de verre et elles ne contiennent pas de mercure, ce qui est primordial pour certaines entreprises du secteur agro-alimentaire. Elle est quand à elle rentabilisée en moins de 2 ans si je la compare à l’utilisation d’une ampoule classique.

    Le potentiel de l’URE est donc vaste, si on ajoute à cette démarche l’approche des énergies renouvelables : on aborde la problématique du développement durable.

    Chapitre 4 : Les énergies renouvellables

    L’énergie renouvelable est celle qui provient d’une source qui s’est formée il y a moins de 1000 ans par opposition aux énergie fossiles, s’étant principalement formées au Carbonifère (il y a 300 millions d’années).  on peut aussi la définir comme une énergie dont la source est inépuisable (et pour la biomasse, si on en a une bonne gestion)

    Bien qu’elle ne constituent pas le sujet principal de mon étude, j’ai réalisé une animation sur les énergies « vertes » en parallèle à l’animation sur l’URE que je présente également auprès d’associations.

    Cette présentation porte sur

    1) L’énergie éolienne (voir figure page suivante « Répartitions… »)

      eolien

       

    2) L’énergie hydraulique,

     

    3) L’énergie solaire

    Elle peut être utilisée sous diverse formes : avec des panneaux thermiques, avec des panneaux photovoltaïques (courant dû à l’excitation des électrons
    d’un semi-conducteur par les rayons lumineux) ou avec une centrale à concentration qui produit de l’électricité (comme le PS 10 de Séville). Il s’agit d’un ensemble de miroirs concentrant la lumière sur une tour pour provoquer l’échauffement d’un liquide

     

    4) L’énergie de la biomasse (ligneuse ou par biométhanisation)

     

    5) L’énergie géothermique

     

    6) les énergies de la mer : Houlomotrice et Marémotrice

    Les centrales marémotrices sont très rares, la plus importante est celle de la Rance (France), elle fonctionne comme un barrage, lors de la marée haute elle se remplit et en resortant l’eau actionne une turbine.

    Les centrales houlomotrices quand à elles fonctionnent grâce à des balanciers incorporés à des flotteurs actionnés par les vagues (la houle) tel le Pelamis, leSearev. Le wave dragon lui fonctionne comme une marémotrice mais verticale (les vagues le remplissant)

     14342[1]Searev

    14348[1]Pelamis

     


     Répartition prévue des énergies vertes pour 2020

    répartition verte

     

    (source : cours « Energies nouvelles » de Monsieur P. Hermand)

     

    Ces énergies vont de pair avec un développement durable en permettant de réduire les besoins en énergies et en apportant de « l’énergie verte »  afin de faire moins appel  aux énergies «moins propres» .

    Il sera d’autant plus simple de remplir les objectifs 2020 si nous évitons un accroissement de la consommation

    Pour atteindre les objectifs du Développement Durable (D.D.), il ne s’agit pas seulement de réduire notre consommation grâce à l’URE et de combler le reste par des énergies renouvelables mais par ces 2 moyens de permettre au moins de stabiliser la demande en énergies « polluantes », voir de la diminuer

     

    l'objectif de 20% de réduction de gaz à effet de serre

     

    l'objectif de 20% d'énergies vertes pour 2020, celui-ci ne peut être atteint sans travailler le premier


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  • Chapitre 5 : Le développement durable (ou soutenable)

     

      DD dess

    Le Développement durable est un concept touchant à l’ensemble de notre mode de vie reposant sur ces trois pilliers (dessin ci-dessus)

    C’est un développement basé sur un équilibre entre le social, l’économique et l’environnemental afin de satisfaire les besoins  humains et de garantir ceux des générations futures, tout en améliorant leur qualité de vie.

    En effet, si nous conservons notre mode de vie actuel, nous devons penser que nos descendants auront aussi besoin d’une Terre viable et de ressources pour y vivre.

    Ce terme est pour la première fois apparu dans le rapport Brundtland qui prône un autre type de développement basé sur les trois piliers qui sont :

     

    L’intégrité environnementale : il est nécessaire d’incorporer, dans nos actions, 

     

       la préoccupation du maintient et protection de la biodiversité, des écosystèmes

    L’équité sociale : afin de satisfaire aux besoins essentiels (santé, habitation, nutrition,…)

      des humains tout en garantissant ceux des générations futures

    L’efficacité économique : la rentabilité économique tout en favorisant une gestion

      optimale des ressources  (naturelles, humaines et financières) pour satisfaire des besoins

     

     

    1. La participation citoyenne

     

    La présentation est destinée à un public intéressé prioritairement par la réduction de ses dépenses avant de se préoccuper de la protection de l’environnement.

    En leur demandant d’analyser un tableau de calculs de leurs dépenses énergétiques, on s’aperçoit que ces personnes n’ont pas un lourd impact sur la planète et qu’ils ne représentent qu’une infime proportion de la consommation d’énergie. Mais chaque geste compte !

    Le « Je le fais si tu le fais » n’est pas une politique efficace ni très engagée. Il faut que tous y travaillent. Ce que nous pouvons faire, c’est commencer par avoir un comportement responsable. Nous devons agir pour que de grandes décisions politiques soient prises, en commencant par notre cercle familial. Il est certain que plus il y aura de personnes qui prennent leurs responsabilités, plus les résultats seront importants et plus cela aura des répercussions sur le politique.

    Car chacun a sa part de responsabilité et chacun a un rôle à jouer : « une goutte d’eau dans la mer peut-être, mais ce sont les petits ruisseaux qui font les grandes rivières ». Il serait trop facile de ne pas bouger.

    « Ce n’est pas parce que les choses sont difficiles que nous n’osons pas, c’est parce que nous n’osons pas qu’elles sont difficiles »  (Sénèque)

     

     

    La Légende du Colibri

    Il y eu un jour, un gigantesque feu de forêt, alors que tous les animaux  terrifiés et consternés observaient impuissants le désastre…

    Seul un petit colibri s’activait, allant chercher un peu d’eau dans son bec pour la jetter sur le feu. Après un temps, un tatou énervé par ses agissements dérisoires, lui dit « Tu crois vraiment que c’est avec ces quelques gouttes d’eau que tu vas éteindre le feu ?! »

    Le Colibri lui répondit «  Je le sais, mais je fais ma part »

     

    Cette petite histoire aborde de façon amusante tout en ayant un léger côté moralisateur caché, sensibilisant à la nécessité de sortir de l’immobilisme.

    En effet, le développement durable demande une implication à chaque niveau, et l’ensemble de nos actes a des répercussions globales; la participation, ce n’est pas « juste se donner bonne conscience ».

     

    De nombreuses campagnes de sensibilisation nous ont avertis des dangers ; il serait hypocrite de se réfugier derrière une méconnaissance ou une non-information. Il est important de poursuivre la médiatisation auprès du public le plus large possible et surtout auprès du public socialement défavorisé, comme nous le verrons ultérieurement
    (chapitre 7). Il est particulièrement utile avec des personnes qui ont eu peu d’accès à l’instruction, de leur indiquer « comment agir » efficacement.

     

    Nous pouvons apporter des conseils pour « Mieux consommer ! ». Surtout que les bonnes habitudes écologiques sont aussi bonnes économiquement. Quand je parle de changer de comportement, il ne s’agit pas de grosses contraintes ou de changer radicalement nos habitudes, tous ceux qui sont un peu sensibles à leurs dépenses ou à l’environnement sont déjà à mi-parcours.

    « Nous devons être le changement que nous voulons pour le monde » (Gandhi)

     

     

    2. Défis du Développement Durable

     

    1) Un des défis du Développement Durable, la raréfaction des ressources

    Dates d’épuisement des réserves au rythme actuel de consommation

     Defis ressources

    (Selon le Groupe One basé sur des données issues du « Sciences et Vie n°243-Juin 2008 »)

      Commentaires :

    Les premières échéances sont proches. Certains minerais viendraient à manquer dès les années 2020.Les industries doivent rapidement trouver des alternatives, comme les entreprises du secteur photographique et radiographique se sont adaptées à la raréfaction de l’argent (en passant à la numérisation).

    L’argent, le palladium et l’or sont utilisés en électronique. Pourra-t-on les remplacer ?

    De même, dans le secteur automobile le plomb et le cuivre sont utilisés pour fabriquer les batteries, le zinc pour la galvanisation et le fer pour la carrosserie, les châssis et les pièces mécaniques. Des solutions  de remplacement seront-elles efficaces dans les délais ?

    Quant aux énergies, principal sujet de cette recherche, on s’aperçoit que les échéances de l’uranium (nécessaire aux centrales nucléaires), le pétrole et le gaz verront leurs disparitions se suivre en l’espace de moins de 2 générations. Le recours au charbon qui sera encore présent à ce moment aurait quant à lui pour conséquence d’accroitre l’effet de serre.

     

       2) Deuxième défi, la croissance de la consommation énergétique

    Alors que les consommations de pays émergeants ne cessent de croître (voir point suivant), nous avons nous-mêmes du mal à ne pas augmenter la nôtre. Il serait beaucoup plus intéressant économiquement de faire des campagnes de sensibilisation URE que de construire des nouvelles centrales.

    Sur ces graphiques, on peut constater que la demande en énergie à triplé entre 1960 et 2000, il serait temps de freiner cette croissance exponentielle (en menant des campagnes de sensibilisation à l’URE).

    La consommation d’énergie en Europe de l’Ouest
    (début de la machine à vapeur à nos jours)

     

    Defis croissance  

    Graphique en base 1 :Le cahier de l’énergie : Roxane Keunings, Fabrice Lesceu et Leen Van Gijsel). Ce qui signifie que pour une unité consommée au 19ème siècle, on consomme aujourd’hui 15 unités.

    Defis croissance 2En millions de tonnes équivalent pétrole (image :www.econologie.com, source :Atlas pour un monde durable, Barnier)

     

    *errata : hydroélectricité et énergies renouvelables hors biomasse ligneuse

    3) Le défi démographique

    Evolution de la population par continent (en millions)

    (ONU)

    Toujours plus…Sauf en Europe !

     

    Defis population 

     

    (Données du graphique provenant du guide de l’exposition du même nom
    « CO2 Expo c’est notre Terre 2)

     

     

    Si la consommation énergétique augmente légèrement dans les pays développés, les pays émergents (Chine, Brésil, Inde) quant à eux connaissent une croissance exponentielle de leur consommation énergétique parallèle à leur développement économique et démographique (hors ils sont très peuplés) . Par conséquent, nous retrouvons le premier défi, la raréfaction des ressources.

     

     

     

     

    4) Le défi énergétique belge

     

     

    La raréfaction des ressources et la demande croissante nous poussent à une réflexion sur l’URE et l’emploi des énergies renouvelables.

     

    Vu la position de notre pays qui ne dispose que de peu de ressources (pas) propres en énergie, le développement de la recherche de nouvelles perspectives en matière de production de celle-ci pour satisfaire à nos besoins d’électricité et de chauffage s’avère primordiale.

     

    La conversion sera compliquée en raison de la démographie belge (336.5 habitants/km²; une des plus importante dans le monde derrière le Vatican, Monaco,…), car personne ne veut d’une éolienne ou une unité de biométhanisation près de chez lui.

    De plus, le relief ne permet pas la construction de grands barrages et c’est pourquoi la Belgique prévoit un développement des éoliennes offshore et l’utilisation de la biomasse ligneuse (bois belges et français) comme l’indique le graphique du chapitre 4.

     

      

    Répartition des sources de production électrique en Belgique (2004)

     

    -         Énergie nucléaire 55.1%

    -         Gaz naturel 25.8%

    -         Charbon 10.7%

    -         Combustibles liquides 1.9%

    -         Éoliennes 0.2% (en augmentation)

    -         Autres 6.3% (hydroélectricité, incinérateurs,…)

     

    Répartition relative des sources d’énergies en Belgique

     

     2002

     

    -         Pétrole 40%

    -         Gaz naturel 24%

    -         Nucléaire 22.1%

    -         Charbon 11.7%

    -         Énergies renouvelables 0.9%

    -         Autres 1.3%

     1972

     

    -         Pétrole 51.6%

    -         Charbon 22.7%

    -         Gaz naturel 19.3%

    -         Nucléaire 6.2%

    -         Divers 0.2%

     

    (Source : La politique énergétique et le secteur nucléaire en Belgique par Luc Barbé)

     

    Commentaires :

     

    La diminution de l’utilisation du charbon et du pétrole par au profit du gaz est certes une bonne chose en terme de production de GES mais ils ont été surtout remplacé par du nucléaire, qui est loin d’être « une solution miracle » et une énergie « propre ».

     

    On peut aussi voir que les autres sources ont commencé à émerger, les énergies renouvelables vont-elles suivre le même schéma que le nucléaire ? Surtout que le délai (horizon 2020) est plus court que celui de la précédente conversion…


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  • Chapitre 6 : L’énergie et l’environnement

     

    Dans ce chapitre, nous aborderons diverses problématiques liées à la manière dont nous vivons. L’utilisation des énergies fossiles a un impact sur l’environnement.

     

    Nous commencerons par envisager le problème par l’empreinte écologique avant de parler des pollutions liées à la production d’énergie à partir de sources fissiles et fossiles et ensuite d’autres ressources que l’URE permet de protéger.

     

    1. Empreinte écologique

     

    Elle permet de mesurer la pression humaine sur son environnement, ce calcul se base sur les surfaces nécessaires à la production de nos besoins (alimentations, habitations, énergies, productions,…).

    L’empreinte écologique faisant partie du rapport « Planète vivante », réalisé en collaboration entre le WWF, l’UNEP-WCMC et le GFN (Global Footprint Network).
    Il donne une évaluation de notre impact, de la pression que nous exerçons sur la Terre.

    1) L’empreinte écologique et la biocapacité totale

    L’empreinte écologique est la portion de terre (hectare) nécessaire à un habitant pour couvrir tous ses besoins.

    Tandis que la biocapacité totale est la surface (productive) disponible pour chaque individu, dans le monde elle est de 1.9 ha/habitant. (Voir page 31)                  

    L’empreinte écologique continue d’augmenter en Europe, le grand risque provient des pays émergents (Chine, Inde et Brésil) et de l’augmentation de la démographie.

    Ce qui est tout à fait logique et relance les discussions autour du malthusianisme*, surtout s’ils connaissent une augmentation semblable à la nôtre, une augmentation de la surface par personne liée à un plus grand nombre se fait au dépens des pays les plus pauvres et de la nature.

    *Malthus auteur d’un essai sur le principe de population (1798) prévoyait que l’augmentation de la démographie poserait des problèmes de famine, jusqu’à maintenant les progrès (agricoles) lui ont donné tort. Mais pour combien de temps encore si on l’applique, non plus à l’alimentation mais à tous nos besoins ?

     

     

     

       

    2) Petite comparaison mondiale

     

    Quand on observe ce tableau on peut se rendre compte qu’un européen (5ha) a une empreinte 4 fois plus grande qu’un africain. La biocapacité mondiale (1.9ha/habitant) est déjà dépassée puisqu’il apparait que l’empreinte totale mondiale est de 2.3 ha/habitant.

     

    (en hectare par habitant)

    Empreinte totale

    Empreinte énergie

    Belgique

    4.9

    2.6

    Europe de l’ouest

    5.1

    3

    Monde

    2.3

    1.2

    Asie

    < 2

    < 1.2

    Afrique

    1.2

    < 0.4

    USA

    9.3

    > 4

    (Sources : Planète vivante 2008- WWF et TFE de Mme Jennifer Romainville « Analyse des activités du CRIE de Liège, sous les différentes thématiques et leur pertinence au point de vue du développement durable » 2005)

     empreinte écologique

    (Source : Planète vivante 2008-WWF
    http://www.wwf.fr/pdf/LPR_2008_FR.pdf )

     

    Cette remarque signifie que nous « épuisons » la planète, c’est-à-dire que nous consommons plus vite que les stocks et ressources ne se forment (épuisement des sols, des matières premières, etc.).

    Les inégalités sont importantes au niveau mondial, 80 % des ressources sont utilisées par 20 % de la population mondiale. Outre le problème moral d’équité, la raréfaction de ces ressources posera des problèmes sévères d’ici une cinquantaine d’années, c’est pourquoi il faut être parcimonieux avec celles-ci

     

    2. Environnement et GES

     

     

    L’effet de serre et les modifications climatiques, sécheresses et inondations accrues, augmentation du niveau des mers…

    Les prévisions quantitatives sont loin d’être sûres mais pour la majeure partie des scientifiques et le GIEC (Groupe International d’Etude du Climat), il n’y a aucun doute que les émissions anthropiques de GES (Gaz à effet de serre dont le fameux CO2) vont provoquer des modifications climatiques (« Global Warming ») qui causeront problème à l’avenir.

    La première découverte due à monsieur Milankovic sur l’effet d’excentricité (modification de l’ellipse terrestre tous les 100 000 ans).

    La seconde c’est l’activité du soleil étudiée par monsieur Courtillot.

    La troisième étudiée par le GIEC est l’incidence des GES.

    En synthétisant ces données on peut dire que l’élévation des températures dues au GES suit(*) les courbes externes de l’activité solaire et de la location/position Terre – Soleil.

     

    *(Toutefois ceci n’est pas le sujet du TFE mais il est important de signaler que les GES anthropiques (libération de GES stockés au Carbonifère) ont comme impact de rehausser la température attendue par rapport à la courbe de ces évènements. Donc les GES ont effectivement un impact mais la climatologie est en pleine recherche quantitative).

     

    (Figure ci-dessous : « Pacman », base visuelle pour expliquer l’effet de serre aux participants)

      

     

     

     pacman

     

    Certains pays se sont donnés pour objectifs (voir graphique ci dessous) de diminuer les pollutions et la production de GES. Le protocole de Kyoto, en 1997, a abouti à  une convention entre les pays industrialisés (même si les USA ne l’avaient pas signée) selon laquelle ils devraient réduire leurs émissions de GES (en 2012 par rapport à 1990). Des efforts sont effectués en ce sens

      

    évolution GES

     

    (Source : présentation Inter-Environnement Wallonie, « Changements climatiques : 300.000 morts en 2009 » par monsieur Pierre Courbe)

     

    Si un belge émet 12 tonnes d’équivalent CO2 par an, soit plus du double de la moyenne mondiale, il ne faut pas oublier que certaines exigences propres à nos contrées (constructions résistantes au climat, lumière, chauffage, industries) en sont partiellement responsables. Cependant, il est possible de réduire fortement ces besoins en portant davantage attention aux rendements énergétiques.

     

    3. Environnement et nucléaire

     

    Il ne faut pas minimiser, le nucléaire est loin d’être une énergie « propre », renouvelable. Les réserves d’uranium diminuent (voir schéma page 26) et le nucléaire demeure dangereux.

    Nous savons tous que cette énergie comporte des risques. La catastrophe de Tchernobyl, encore bien présente dans les mémoires en est un  exemple pertinent.

    À cela s’ajoute un problème bien plus conséquent que la sécurité des centrales, celui des déchets nucléaires…

    À la Hague en France, là où la majeure partie des déchets européens sont « traités », une petite partie est envoyée en mer (fûts) via un canal-tuyau. La centrale de traitement rejette aussi dans l’air des isotopes radioactifs comme le Krypton85. Durant des années, ces déchets furent enfouis dans les fonds sous-marins. On dénombre peu d’accident à ce jour, mais ceux-ci peuvent avoir des conséquences graves comme l’affaire des fûts coulés en Italie par la mafia qui furent découverts l’été 2009.

    (Sources : documentaire « Déchets, le cauchemar du nucléaire » documentaire d'Éric Guéret (réalisateur) et Laure Noualhat  (2009 Arte) et JT (La Une),…)

    La majeure partie de la population ne s’inquiète guère de l’enfouissement de ces déchets dans une/des cavités sous-terraines. Le problème est qu’il faut espérer que vu leur durée de persistance (milliers d’années), ils ne deviendront jamais une menace…

     

    4. Environnement et pollutions de l’air

     

    Les pollutions que provoquent nos activités ne sont pas légères, elles pèsent sur l’environnement et la santé. Les industries et les transports routiers sont souvent accusés, mais il serait injuste d’oublier que le secteur de la production d’énergie et le chauffage polluent l’air que l’on respire.

    Ici un résumé des polluants émis par les secteurs mentionnés ci-dessus. N’oublions pas que ces énergies fossiles sont dangereuses et qu’elles contiennent d’autres polluants : les GES ne sont pas seuls sur la liste ; on y trouve aussi les métaux lourds, les composés soufrés,
    les particules,…

      

    -         Dioxyde de carbone (CO2)

    Fonctionnement : une partie du rayonnement solaire pénètre la couche d’ozone et des nuages et touche la Terre. Une partie est réfléchie (caractéristiques : ‘albédo’)  sous forme d’infrarouges (E. thermique) qui sont absorbés et réfléchis par les nuages et les gaz à effet de serre.

     

    -         Dioxyde de souffre

    Le SO2: qui provoque des pluies acides (H2SO4), des nécroses foliaires, des problèmes respiratoires, le smog acide d’hiver.

     

    -         Oxydes d’azote (NOx)

    o   NO (se transforme en NO2).

    o   Le dioxyde d’azote (NO2).

    Oxydant, irritant et corrosif et très toxique

    o   Donc les NOx, provoquent des irritations des voies respiratoires (parfois très graves), des pluies et des dépôts acides, smog acide, effet de serre (et le N2O détruit la couche d’ozone), PANs formé lors des smogs d’été ils sont très oxydants.

     

    -         Monoxyde de carbone (CO)

    En cas d’exposition chronique : problèmes d’hypertension artérielle, trouble d’oxygénation du sang, troubles endocriniens, neurologiques, tolérance néfaste à l’alcool.
    Ce gaz toxique se fixe facilement à l’hémoglobine et peut provoquer la mort.

     

    -         Particules
    les particules  < 10 µm
      peuvent atteindre les bronches, les fines (< 2,5 µm) les alvéoles pulmonaires, elles peuvent alors passer dans le sang. Ces particules provoquent des problèmes respiratoires, des maladies cardio-vasculaires.

    Exemple: l’amiante

     

    Mais le danger peut aussi venir de leurs composants… comme les métaux lourds.

      

    -         Composés Organiques Volatils (COV Hors Méthane) 
    hydrocarbures (dont HAP), solvant, pop, gaz combustibles,
    acide organique volatils, …

    Généralement présents en quantité non négligeable (selon la sous-catégorie), dans nos habitations ils sont le plus souvent émis par les peintures, les solvants, les laques, les revêtements, les parfums d’intérieur…. La plupart sont persistants, possèdent une toxicité, et posent le problème de bioaccumulation (exemples : dioxine, furane, organochlorés, …). Ils sont irritants, toxiques, cancérigènes,…
    Certains sont des GES, d’autres destructeurs de la couche d’ozone ou encore provoquent des formations d’ozone troposphérique.

    Pourtant, un grand nombre pourraient aisément être remplacés par des produits moins toxiques ou être limités.

    (Source : cours de « Perturbations des écosystèmes », Mme S. Piroton)

     

    NB : voir aussi annexe 3 « Liste de nos poisons » pour d’autres pollutions se retrouvant dans nos maisons

     

     

    5. L’eau

     

    L’eau de distribution est potable en Belgique, et il faut éviter de la gaspiller. Elle est d’une importance cruciale pour la vie en générale, mais aussi dans diverses productions.

    L’eau aussi à un prix, autant faire des économies. On considère qu’un belge consomme 110-120 litres par jour et que le prix est (selon la commune) d’environ 0.0033 €/litre.

    Le faible prix nous fait souvent oublier d’être économe : 1.5 € par jour dans une famille de 4 personnes. Cela peut paraître dérisoire mais sur un an, l’impact d’une utilisation non rationnelle peut s’avérer coûteux. De plus, la moitié de cette eau ne sert pas à l’alimentation ou à se laver (mais en grande partie aux chasses d’eau). Il faut penser que nous payons aussi le fonctionnement des stations d’épuration (Coût Vérité d’Assainissement)

    Consommation d’eau d’un ménage belge

      eaux

     

    (Créé à partir des données du guide pratique Test Achat : « Consommation et environnement », 2007)

    ps : dans ma famille on est à 75l/personne/jour et on a pas (dommage) de citerne à eau de pluie

    L’eau est une ressource, certes en Belgique la question de la quantité se pose peu mais ce n’est pas le cas pour la qualité (à cause de diverses pollutions)…

    Nous verrons dans la partie expliquant le fonctionnement de la présentation que les gestes sont importants, il est difficile de concevoir que de l’eau potable soit utilisée dans nos WC alors que dans de nombreux pays qui possèdent un réseau de distribution, elle est impropre à la boisson…

    Heureusement, maintenant, toute nouvelle construction doit posséder une citerne à eau de pluie mais pour les plus anciennes,  il existe des moyens de limiter les consommations inutiles.

    Exemple :

    Mettre une bouteille d’eau dans le réservoir ou mettre une chasse à deux vitesses permet une économie non négligeable.

    L’un diminue de 1 litre par chasse, soit 5 à 6 litres par jour ou encore 2000 litres par an et par personne !

    La chasse 2 vitesses (ou ayant un bouton stop) permet de diminuer la consommation (WC) environ de moitié !

       

    6. La gestion des déchets

     

    1) Répartition des déchets (domestique)

     

    Répartition de nos déchets*

    Mais dans notre poubelle

     

    28 % déchets compostables
    23 % papier-carton
    9 % verre
    8 % plastiques
    7 % encombrants
    5 % textiles sanitaires
    3 % métaux
    2 % textiles
    1 % tetrapack
    1 % déchets dangereux

     

    54 % déchets compostables
    6-7 % plastiques
    9 % papiers cartons
    3.5 % verre
    2.5 % textile
    2 % métaux

     

    poubelle

    *Environ 60% de ceux-ci peuvent être repris dans des collectes sélectives

     

    (Source « Consommation et environnement, Des gestes simples pour sauver la planète » Test achats guides pratiques)

    Effectivement, ces chiffres sont interpellant. On y constate qu’une majorité de déchets collectés dans nos poubelles sont pourtant recyclables. La question du tri et de la prévention de déchets se pose donc…

     

    2) Les intérêts :

    -         Limiter la quantité de déchets qui sont incinérés (en produisant des fumées) ou mis en CET et de limiter la production de mâchefer.

    -         Favoriser l’emploi des personnes (souvent peu qualifiées) dans les entreprises de recyclage.

    -         Diminuer les besoins en matières premières.

    -         Réduire les coûts environnementaux de la production industrielle car recycler pollue moins que construire neuf.

    Ex : produire une tonne de verre recyclé génère 7 fois moins de GES tout en économisant 1.2 tonne de sable

     

     

    Mais avant tout, le but est d’informer le public cible afin de diminuer sa quantité de « déchets ». L’important est d’éviter qu’il se retrouve avec des sacs « non acceptés » et de diminuer les coûts de l’élimination des déchets

     

     

    D’autres problématiques comme l’utilisation de produits (comme les détergents) plus naturels ou l’importance de l’isolation, sont entrevues dans l’animation


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